L’ERP simplifie et améliore la gestion de l’entreprise en centralisant tout le système d’information (gestion des achats, stocks, comptabilité, production, qualité…) dans une interface numérique et un terminal physique géré par l’homme.
Mais quel serait l’intérêt d’un ERP piloté par la main humaine si toute le système productif devient automatique et sous contrôle électronique ? Quelle serait son rôle au sein des changements de paradigmes relatifs à l’industrie du futur ?
Lorsque l’on parle des concepts de l’Usine du futur ou Usine 4.0, on pense forcément à l’automatisation et à la robotisation poussée des unités de production à la Star Wars. Même si certaines industries ultra-modernes n’en sont pas loin, les enjeux de l’Usine du futur sont surtout caractérisés par une réorganisation progressive des tâches humaines, grignotées peu à peu par la machine, et à une allocation plus efficace des ressources, avec toujours le même objectif : la montée en cadence de la production pour fabriquer mieux, plus vite, avec une flexibilité maximale.
Aidé par la machine-outil qui auto-adaptera ses conditions de coupe dès la détection d’une dérive des cotes et qui réalisera les tâches fastidieuses à sa place, l’opérateur sera amené à revoir son rôle habituel au sein du système productif global, divisé en îlots de production. Les collaborateurs devront être en mesure de réagir rapidement face à une activité en temps réel et des cadences de production soutenues, et se concentrer sur le bon accomplissement d’un procédé de fabrication plutôt que sur la tâche opérationnelle.
L’Usine du futur ne s’illustre donc pas seulement par la maîtrise des technologies de production de demain mais aussi par une réorganisation des tâches humaines. En partie garant de cette organisation, le rôle de l’ERP devra lui aussi évoluer et fonctionner plus intelligemment en prenant en compte toutes ses dimensions.
En permettant à l’entreprise de suivre sa production en temps réel et de gérer au quotidien les ressources et les données opérationnelles, l’ERP est clairement un outil au service de la performance industrielle. Aujourd’hui, l’ERP est capable de signaler à l’entreprise et à ses parties prenantes de l’augmentation ou du ralentissement de l’activité en plaçant la data au cœur du système.
Au fil du temps, le logiciel ERP a appris à communiquer, échanger, et interpréter la masse de données collectées. Grâce à son influence sur tous les maillons de la chaîne de production et au dialogue avec la ligne de production et les distributeurs, il donne une vue globale sur l’activité et permet à tout un chacun d’être plus efficace dans son travail.
L’industrie connectée repose principalement sur la bonne lecture des données de l’entreprise par les moyens de production, rendus intelligents et autonomes, en redéfinissant au passage la place de l’homme dans l’usine. Garant de toutes les informations décisionnelles humaines et matérielles (conjoncture économique, quantité de matière première, capacité des ressources…), le rôle de l’ERP dans l’usine du futur prend tout son sens. Mais pour être pleinement au service de l’industrie 4.0, l’ERP ne devra plus seulement rendre intelligible les données des machines par l’homme, mais surtout les données de l’homme et de son environnement par les machines, en vue par exemple d’un auto-ajustement de la production.
Pour y parvenir, les fabricants de machines, éditeurs et intégrateurs de logiciels devront probablement travailler main dans la main, en développant des langages de programmation communs, à l’instar de l’IFTTT des objets connectés, en vue d’accompagner et faciliter le changement dans les entreprises.